vendredi 19 octobre 2012

The Master (Le maître)


Le film
Titre : The Master (version française : Le Maître)
Réalisateur : Paul thomas Anderson
Année de sortie : 2012

Synopsie
Freedie Sutton a vécu la guerre, il y a appris à se faire son propre alcool et, depuis qu’il est revenue dans son pays, en abuse beaucoup trop. Il est une de ces âmes égaré qui ne savent plus pourquoi ils sont sur terre et devient agressif lorsqu’il est saoul. C’est dans ce piteux état qu’il se retrouve sur le bateau de Lancaster Dodd un écrivain, médecin,  physicien nucléaire et philosophe théorique qui décide de prendre Freedie sous son aile. La famille Dodd étant à la tête d’une religion apparentée à la secte ‘’The Cause’’ convertisse Freedie à leur façon de penser. Ce dernier bien que sympathique au mouvement leur pose quelque ennui. Le film illustre l’ascension de cette religion tout en traitant de la psychologie fragile d’un soldat revenue de guerre. À travers une famille un peu marginal, Freedie tout aussi marginal apprends une nouvelle façon de vivre et de gérer sa colère.

Éléments du langage (5)
1.    Plan séquence
Juste avant il fuyait ses collègues de travail et voilà que dans cette scène le pauvre Freedie est une fois encore ivre. Il déambule au bord du quai et la caméra suit sa balade nocturne qui nous amène jusqu’à un bateau de grande classe où les passagers festoient. Le bateau contraste avec l’état lamentable de Freedie qui est ivre et sur le mauvais chemin. Si le plan séquence avait commencé au début de sa petite marche au port il se termine très nette lorsque la caméra semble être attiré par l’intérieur du bateau. On apprend par la suite que Freedie est monté sur le bateau et y a dormi.

2.    Champ contre champ
Il y a plusieurs champs contre champ dans le film, mais les plus marquants sont ceux où Freedie est en thérapie. Le premier de ces trois plans (lors des thérapies) est durant la thérapie informelle entre Lancaster et Freedie à la première journée sur le bateau de ce dernier. La caméra va-et-vient entre Lancaster et Freedie. Lorsque Lancaster pose une question on voit Lancaster et lorsque Freedie répond la caméra vient insister sur le visage et la réponse de l’ex-Soldat. Ensuite on retrouve le même principe lors de sa thérapie à Philadelphie ou la femme de Lancaster, pour travailler la concentration de Freedie, lui demande des questions par rapport à sa couleur de ses yeux. La personne qui pose la question est à l’écran et lorsque l’interrogé répond c’est lui que l’on retrouve en dans le plan. Le dernier plan marque également la fin de la relation entre Freedie et Lancaster. Alors que Freedie est à Londres à la nouvelle école de ‘’la cause’’ il rencontre Lancaster avec sa femme (Mary Sue Dodd) dans son bureau. Après quelques remarques désobligeantes de Mary Sue à l’égard de Freedie, celle-ci à quitter le bureau tout de suite après, Lancaster s’entretient avec Freedie. Lors de cette entretient (que je considère un peu comme la dernière thérapie, car Lancaster agit comme un psychologue qui va laisser son patient par la suite) le même principe, que dans les deux scènes précédente, est utilisé : la caméra va-et-vient au rythme de la conversation pour mettre l’emphase sur la réaction de la personne qui parle.

3.    Effet de Reflet
Après une soirée bien arrosée, où Lancaster à chanter accompagné au piano et au violoncelle, les époux Dodd sont seuls dans la salle de bain. Mary Sue ayant vue le signe de son mari envers Freedie avertit son mari qu’il peut faire ce qu’il veut en autant que ni elle ni quelqu’un près d’elle le sache. Elle lui interdit donc de reboire de l’alcool de Freedie. Dans cette scène on comprend bien que le maître n’est pas Lancaster, mais bien Mary Sue qui le contrôle totalement. Tous ces avertissements sont donnés alors que Mary Sue masturbe Lancaster.

4.    Plan grand ensemble
Alors que Lancaster semble s’égarer mentalement et que Freedie est toujours aussi perdu, Lancaster amène sa fille et son époux ainsi que Freedie dans le désert. Lorsque la scène débute on a droit à un plan grand ensemble époustouflant avec au centre la camionnette précédé de la moto de Lancaster. Lancaster va inventer le jeu ‘’Take a point’’ il indique qu’il faut choisir un point dans le paysage et rouler à toute vitesse sur la moto sans jamais dévié de sa trajectoire. J’ai trouvé cette scène très démonstrative puisque les personnages sont perdus dans le désert et que j’y ai vu une belle allusion à leur état mental un peu perturbé et perdu.

5.    Plan en Overhead shot
Au début du film, lorsque les soldats reviennent en bateau, il y a un overhead shot de Freedie coucher en haut du bateau, la tête dans le vide, et de ses compagnons qui lui lancent des objets sans l’atteindre. Donc, déjà au tout début on a une idée de la fragilité psychologique du personnage. De chaque côté du bateau, en particulier à gauche, on peut voir l’océan bleu qui s’agite autour du bateau. Cette vision de l’océan est reprise à plusieurs endroits dans le film, mais sans vraiment être expliqué. À mon avis, ce plan ramène Freedie à ses souvenirs du passé, il était matelot et c’est cette époque de sa vie qui l’a marqué à ce point, mais ce n’est que mon interprétation.

Critique
J’ai bien aimé ce film, un peu troublant, mais tout de même riche en histoire, en psychologie et en langage cinématographique. Il y a eu un vrai travail autant pour les comédiens, qui incarne des personnages assez spéciaux, que pour le réalisateur qui nous en met plein les yeux avec des plans de paysage à couper le souffle. J’ai également aimé le voyage qu’on effectuait en même temps que les personnages, comme si on était avec eux. J’ai vraiment embarqué dans l’histoire à un point tel ou j’en ai oublié les sous-titres et les gens autour. J’avais été informé de la critique envers la scientologie et je l’ai bien retrouvé dans le long-métrage, mais je crois que c’est un fait qu’il est bon de savoir avant de regarder le film puisqu’il nous pousse à voir le film autrement. J’ai trouvé que chaque élément était bien structuré et me rejoignait dans sa façon d’être présenté. Si certain ne se sont pas senti interpellé par ce film ou y ont trouvé quelque longueur ce ne fût pas mon cas qui, malgré l’originalité du récit, à totalement embarqué dans le film. C’est pourquoi je donne une note de 5/5 à ce film qui m’a totalement chaviré.

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