Le film
Titre : The Master
(version française : Le Maître)
Réalisateur : Paul
thomas Anderson
Année de sortie : 2012
Synopsie
Freedie Sutton a vécu la
guerre, il y a appris à se faire son propre alcool et, depuis qu’il est revenue
dans son pays, en abuse beaucoup trop. Il est une de ces âmes égaré qui ne
savent plus pourquoi ils sont sur terre et devient agressif lorsqu’il est
saoul. C’est dans ce piteux état qu’il se retrouve sur le bateau de Lancaster
Dodd un écrivain, médecin, physicien
nucléaire et philosophe théorique qui décide de prendre Freedie sous son aile. La
famille Dodd étant à la tête d’une religion apparentée à la secte ‘’The Cause’’
convertisse Freedie à leur façon de penser. Ce dernier bien que sympathique au
mouvement leur pose quelque ennui. Le film illustre l’ascension de cette
religion tout en traitant de la psychologie fragile d’un soldat revenue de
guerre. À travers une famille un peu marginal, Freedie tout aussi marginal
apprends une nouvelle façon de vivre et de gérer sa colère.
Éléments du
langage (5)
1.
Plan
séquence
Juste avant il fuyait
ses collègues de travail et voilà que dans cette scène le pauvre Freedie est
une fois encore ivre. Il déambule au bord du quai et la caméra suit sa balade
nocturne qui nous amène jusqu’à un bateau de grande classe où les passagers festoient.
Le bateau contraste avec l’état lamentable de Freedie qui est ivre et sur le
mauvais chemin. Si le plan séquence avait commencé au début de sa petite marche
au port il se termine très nette lorsque la caméra semble être attiré par l’intérieur
du bateau. On apprend par la suite que Freedie est monté sur le bateau et y a
dormi.
2.
Champ contre champ
Il y
a plusieurs champs contre champ dans le film, mais les plus marquants sont ceux
où Freedie est en thérapie. Le premier de ces trois plans (lors des thérapies)
est durant la thérapie informelle entre Lancaster et Freedie à la première
journée sur le bateau de ce dernier. La caméra va-et-vient entre Lancaster et
Freedie. Lorsque Lancaster pose une question on voit Lancaster et lorsque
Freedie répond la caméra vient insister sur le visage et la réponse de l’ex-Soldat.
Ensuite on retrouve le même principe lors de sa thérapie à Philadelphie ou la
femme de Lancaster, pour travailler la concentration de Freedie, lui demande
des questions par rapport à sa couleur de ses yeux. La personne qui pose la
question est à l’écran et lorsque l’interrogé répond c’est lui que l’on
retrouve en dans le plan. Le dernier plan marque également la fin de la
relation entre Freedie et Lancaster. Alors que Freedie est à Londres à la
nouvelle école de ‘’la cause’’ il rencontre Lancaster avec sa femme (Mary Sue
Dodd) dans son bureau. Après quelques remarques désobligeantes de Mary Sue à l’égard
de Freedie, celle-ci à quitter le bureau tout de suite après, Lancaster s’entretient
avec Freedie. Lors de cette entretient (que je considère un peu comme la
dernière thérapie, car Lancaster agit comme un psychologue qui va laisser son
patient par la suite) le même principe, que dans les deux scènes précédente, est
utilisé : la caméra va-et-vient au rythme de la conversation pour mettre l’emphase
sur la réaction de la personne qui parle.
3.
Effet de Reflet
Après
une soirée bien arrosée, où Lancaster à chanter accompagné au piano et au
violoncelle, les époux Dodd sont seuls dans la salle de bain. Mary Sue ayant
vue le signe de son mari envers Freedie avertit son mari qu’il peut faire ce qu’il
veut en autant que ni elle ni quelqu’un près d’elle le sache. Elle lui interdit
donc de reboire de l’alcool de Freedie. Dans cette scène on comprend bien que
le maître n’est pas Lancaster, mais bien Mary Sue qui le contrôle totalement. Tous
ces avertissements sont donnés alors que Mary Sue masturbe Lancaster.
4.
Plan grand ensemble
Alors
que Lancaster semble s’égarer mentalement et que Freedie est toujours aussi
perdu, Lancaster amène sa fille et son époux ainsi que Freedie dans le désert.
Lorsque la scène débute on a droit à un plan grand ensemble époustouflant avec
au centre la camionnette précédé de la moto de Lancaster. Lancaster va inventer
le jeu ‘’Take a point’’ il
indique qu’il faut choisir un point dans le paysage et rouler à toute vitesse
sur la moto sans jamais dévié de sa trajectoire. J’ai trouvé cette scène très
démonstrative puisque les personnages sont perdus dans le désert et que j’y ai vu
une belle allusion à leur état mental un peu perturbé et perdu.
5.
Plan en Overhead shot
Au
début du film, lorsque les soldats reviennent en bateau, il y a un overhead
shot de Freedie coucher en haut du bateau, la tête dans le vide, et de ses
compagnons qui lui lancent des objets sans l’atteindre. Donc, déjà au tout
début on a une idée de la fragilité psychologique du personnage. De chaque côté
du bateau, en particulier à gauche, on peut voir l’océan bleu qui s’agite
autour du bateau. Cette vision de l’océan est reprise à plusieurs endroits dans
le film, mais sans vraiment être expliqué. À mon avis, ce plan ramène Freedie à
ses souvenirs du passé, il était matelot et c’est cette époque de sa vie qui l’a
marqué à ce point, mais ce n’est que mon interprétation.
Critique
J’ai bien aimé ce film, un
peu troublant, mais tout de même riche en histoire, en psychologie et en
langage cinématographique. Il y a eu un vrai travail autant pour les comédiens,
qui incarne des personnages assez spéciaux, que pour le réalisateur qui nous en
met plein les yeux avec des plans de paysage à couper le souffle. J’ai
également aimé le voyage qu’on effectuait en même temps que les personnages,
comme si on était avec eux. J’ai vraiment embarqué dans l’histoire à un point
tel ou j’en ai oublié les sous-titres et les gens autour. J’avais été informé
de la critique envers la scientologie et je l’ai bien retrouvé dans le
long-métrage, mais je crois que c’est un fait qu’il est bon de savoir avant de
regarder le film puisqu’il nous pousse à voir le film autrement. J’ai trouvé
que chaque élément était bien structuré et me rejoignait dans sa façon d’être
présenté. Si certain ne se sont pas senti interpellé par ce film ou y ont
trouvé quelque longueur ce ne fût pas mon cas qui, malgré l’originalité du
récit, à totalement embarqué dans le film. C’est pourquoi je donne une note de
5/5 à ce film qui m’a totalement chaviré.